Le modèle RBR

Pratiques cliniques

Élaboré dans les années 80, le modèle RBR est fondé sur les principes du risque, des besoins et de la réceptivité. Il est utilisé pour l’évaluation et la réadaptation des contrevenants.

Le principe du risque indique qu’on peut prédire le comportement criminel et que la réadaptation doit être centrée sur les contrevenants les plus à risque. En d’autres termes, le niveau d’intervention doit être proportionnel au niveau de risque. Dans les faits, il est plutôt commun que les intervenants fassent plus d’interventions auprès des contrevenants les moins à risque puisque ceux-ci se montrent plus motivés et coopératifs que les délinquants à risque élevé. Cette façon de faire n’est pas optimale, et ce, pour deux raisons. D’une part, les ressources disponibles sont mal réparties et privent les contrevenants les plus à risque d’interventions qui pourraient leur être davantage bénéfiques. D’autre part, trop d’interventions sur des individus à faible risque de récidive peut provoquer des effets iatrogènes, à savoir provoquer une possible hausse du niveau de risque. De ce fait, il s’avère essentiel de réévaluer le niveau de risque tout au long de l’intervention, car cette évaluation devient plus précise et permet d’ajuster adéquatement la fréquence des interventions.

Le principe des besoins s’attarde à l’importance d’étudier les facteurs criminogènes d’un individu pour préciser les objectifs de changement dans une intervention efficace. Concrètement, cela permet aux intervenants de distinguer les cibles appropriées des cibles inappropriées de l’intervention, car la thèse du modèle soutient que c’est en diminuant les facteurs de risque liés aux besoins criminogènes d’un individu que le risque de récidive diminue. À titre d’exemple, un contrevenant qui gère difficilement sa colère, va voir son risque de récidive diminuer s’il développe et applique des habiletés sociales propres à la régulation des émotions.

Finalement, le principe de réceptivité met en lumière la capacité du contrevenant à bénéficier du traitement et démontre la façon dont celui-ci doit être octroyé. Ce principe s’analyse sous deux angles : la réceptivité générale et la réceptivité spécifique. La première concerne l’utilisation des méthodes cognitives de l’apprentissage social pour influencer le comportement. Qu’importe le type de délinquant, ce sont les stratégies cognitives de l’apprentissage social qui sont les plus efficaces.  Il faut donc mettre en application les pratiques correctionnelles habituelles telles que les modèles prosociaux, le renforcement, la désapprobation, etc. Quant à la réceptivité spécifique, il s’agit d’une modulation de l’intervention adaptée au contrevenant, selon différents facteurs propres à sa personne (ses points forts, son style d’apprentissage, sa personnalité et sa motivation, par exemple). Le modèle RBR propose d’ailleurs des modalités pour accroître la motivation des délinquants à participer aux divers programmes qui leur sont offerts. Par exemple, il est recommandé de miser sur leurs forces, de réduire les obstacles personnels et situationnels à leur participation, de répondre de prime abord aux questions qui les intéressent, de cibler des besoins non criminogènes et de réduire les facteurs nuisant à la concentration. Lorsque le contrevenant est impliqué dans son cheminement, la diminution de son risque de récidive apparaît plus probable.

En conclusion, le modèle RBR a prouvé qu’il peut réduire la récidive. Par ailleurs, plus le nombre de principes respectés augmente, plus l’effet sur la récidive sera important. Bien qu’il y ait plusieurs aspects positifs à ce modèle, le respect des principes n’est pas une tâche facile et comporte plusieurs obstacles.

Si vous désirez approfondir vos connaissances et réfléchir sur le sujet, nous vous invitons à consulter les liens de la section "Les Incontournables".

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